Paolo la motta
Paolo La Motta est né dans le quartier de la Sanità à Naples en 1972. Ce quartier commence au pied du musée archéologique et rejoint à son sommet le parc et le musée de Capodimonte. Un jour de 1984, quand il avait douze ans, venu jouer au ballon avec ses compagnons dans le parc, Paolo La Motta vit l’affiche de la fameuse exposition Il Seicentoa Napoli et, abandonnant le jeu, se faufila dans le musée. Ce qu’il y vit l’éblouit et lui fit décider immédiatement de devenir peintre. Ce conte, digne de la Légende dorée, est pourtant une histoire vraie que Paolo m’a confirmée.
Comme le sculpteur Vincenzo Gemito au dix-neuvième siècle, et plus récemment le photographe Mimmo Jodice, un gamin napolitain issu des quartiers les plus pauvres décide très jeune de devenir un artiste. Les deux premiers sont connus internationalement, Mimmo Jodice a eu plusieurs expositions à Paris et dans le monde et Gemito a sa rétrospective, quatre-vingt dix ans après sa mort au Petit-Palais, en même temps que Paolo La Motta qui lui expose pour la première fois en dehors de l’Italie, à Paris. Sans, pour ainsi dire, n’être jamais sorti de Naples, Paolo La Motta possède une culture encyclopédique sur la peinture et la sculpture, du Moyen-Âge à nos jours. Son savoir est surtout livresque, mais son œil est infaillible pour reconnaître la touche d’un artiste, de Bellini à Rothko. Sa peinture, pleine de mémoire, est à la fois figurative et contemporaine, mais le regard est d’aujourd’hui, que ce soit un paysage urbain ou le détail d’un terrain de fouilles, ou ces portraits d’enfants graves absorbés dans leur tâche d’écolier, pendant que leur professeur les dessine ou les modèle avec un morceau d’argile. Des lignes aux couleurs électriques traversent soudainement la toile, un rouge strident encadre une petite fille, c’est la joie de la peinture retrouvée.